Témoignage sur l'hommage à Daniel Ploussard 2018
Christophe, ancien coéquipier et ami de Daniel Ploussard, vit en Espagne depuis une vingtaine d'années. Ce dimanche, il est revenu en France à l’occasion du 20ème Tournoi Daniel Ploussard et nous partage son témoignage à la suite de l'hommage à celui qui nous a quitté à l'age de 35 ans alors même qu'il jouait un match de football sous les couleurs de Lay Saint Christophe le 31 janvier 1998.
Notez que le 21ème Tournoi Daniel Ploussard aura lieu le 31 août 2019.
« Bonjour à tous,
Je m’appelle Christophe Silvy-Leligois. Je suis né en 1965, donc un an après Daniel. J’ai joué à Lay Saint-Christophe de 1976 à 1985, puis, de retour après mes études à Nantes, une année en 1988-1989.
Certains d’entre vous ne me connaissent pas, d’autres m’auront connu mais ne se rappellent plus, d’autres peut-être me reconnaîtraient après quelques minutes, d’autres enfin, se rappelleront mieux…
En tout cas, nous avons tous en commun: avoir connu Daniel, et avoir fait partie ou faire toujours partie de cette magnifique famille qu’est l’AS Lay ou AS Lay Bouxières.
Personnellement je suis venu pour la première fois cette année à l’hommage organisé pour Daniel ; de plus, c’est la première fois depuis 28 ans que je revenais au stade, dans cette famille.
J’ai passé une journée inoubliable, pleine d’émotions, que je souhaite partager avec vous. D’autre part, cette année, j’ai cru percevoir un certain découragement -bien compréhensible- des organisateurs, en raison de la baisse de participation, semble-t-il initiée depuis quelques années, mais encore plus marquée cette année. A tel point que je sens qu’il s’agit peut-être d’une année charnière : « on décide de continuer ou on arrête… ». Et quand on arrête, on ne recommence jamais.
En venant au stade ce samedi matin, j’avais les jambes qui tremblaient, je sentais mon cœur qui battait la chamade : l’émotion de retrouver des gens et un endroit où j’ai passé tant d’heures, mais aussi quelque part la honte de n’être pas revenu plus tôt, ou « on m’en voudra peut-être », ou encore « est-ce que quelqu’un se rappellera de moi ? » ou « comment pourra-t-on communiquer puisque tant de temps s’est écoulé ?».
Ou bien : « le club est maintenant à d’autres, je viens peut-être déranger ? »
Mais, à peine la porte franchie, j’ai retrouvé toutes ces sensations du passé : la naturalité, le respect, la tolérance, la chaleur humaine, le dévouement pour une cause, une sorte d’union sacrée qui a toujours fait la force du club et puis tous ces gens qui se donnent tant de mal pour organiser un hommage pour un ami parti, et s’en rappeler, et passer un bon moment ensemble, voilà. Simplement remarquable, et peu fréquent.
Ce samedi me laisse plein de souvenirs: le vestiaire, refouler la pelouse, le soutien des compagnons d’équipe qui savaient que je n’avais pas joué un match depuis 19 ans,.. puis le recueillement au cimetière, entre amis, avec, entre autres, le discours de Willy particulièrement brillant, et le reste de la journée en discutant avec les uns avec les autres, parfois en rigolant aux éclats, parfois des moments de discussion profonde, des échanges riches, avec certains que je connaissais, et aussi avec d’autres que je voyais pour la première fois.
Et quand je viens demander un verre à Coco qui sert, debout, les boissons, depuis tôt le matin, sans pouvoir probablement profiter comme nous les « invités »- S’approche une petite fille pour demander une glace; il prend encore le temps avec le sourire, de lui montrer les différents types de glaces, et d’attendre le temps qu’il faut qu’elle choisisse. La même chose pour ceux qui s’occupent des repas, etc,… Remarquable, merci à vous tous pour votre altruisme dans la bonne humeur! L’organisation est parfaite, rien à ajouter.
Depuis ce samedi, j’ai essayé d’analyser pourquoi je ne suis pas revenu avant. Je suis parti avec ma famille en Espagne, à Valencia, il y a une vingtaine d’année, où nous habitons toujours. J’avais repris le contact avec Fouad en 2009, qui m’envoyait l’invitation pour le tournoi. Mais je n’étais jamais venu. A priori j’ai des bonnes excuses, c’est loin, donc c’est compliqué,…
Mais je souhaite être honnête avec moi-même, avec Daniel, avec vous. C’est vrai que c’est compliqué mais sincèrement je me suis toujours trouvé une raison : un problème personnel plus ou moins grave, ou familial, ou une raison de travail, ou encore une condition physique déplorable, ou la peur « des jambes qui vont flageoler en arrivant le matin au stade », etc… et on se dit, l’année prochaine, j’irai, ce sera plus favorable….
Et l’année suivante, à peu près la même chose… Et la vie passe… Certaines années, je ne pouvais vraiment pas venir, mais d’autres, je n’ai certainement pas tout fait pour choisir la vraie priorité.
Par exemple, dans mon cas, grâce à cet hommage, j’aurai eu 18 ou 19 opportunités de revoir Antoine, qui faisait partie comme Daniel, de la première équipe, en Minimes, quand j’ai commencé à jouer. Maintenant, c’est trop tard, tant pis pour moi… La vie passe…
Fouad et ceux qui l’accompagnent nous donnent une occasion unique de continuer à penser à Daniel tous ensemble, de nous retrouver, ou de nous connaitre... J’espère que cela ne s’arrêtera pas prochainement.
Un grand merci à eux.
J’aimerais bien vous retrouver- ou vous connaitre- l’année prochaine, moi je suis déjà inscrit (sauf évidemment cas de force majeure, mais vraiment majeure, vous l’aurez compris).
Comme cette année, j’essayerai de me préparer pour jouer, mais, si mon corps ne me le permet pas, je viendrai voir ceux qui jouent, saluer Pascal, sa maman, et tout le monde, et sûrement passer de nouveau un grand moment. Finalement, qu’y a-t-il de vraiment plus important dans la vie ?
En raison de ma longue absence, je suis très mal placé pour donner un conseil, mais si ce petit témoignage sincère peut aider l’un ou l’autre d’entre vous, qui hésite à venir, à remplir la case « je participerai » ; eh bien, ce sera tant mieux…
A bientôt,
Christophe. »